La glace est rompue
mardi 05 janvier 2010, 23h40.
A l'heure où je vous écris, l'Astrolabe termine ses dernières manœuvres
pour venir à quai le long de la piste du Lion. Toute la journée a bien
entendu été tournée en direction de cet événement majeur pour la vie de
la base. Après l'émission de radio de Marion, qui a remporté un franc
succès et qui a bien atteint son but de rendre hommage à nos
prédécesseurs, l'attention s'est portée sur l'avancée de l'Astrolabe et
les pronostics ont été menés bon train quant à l'heure de son arrivée.
L'horaire prévu ce matin -- 17h30 -- était en fait un peu optimiste quant
à la qualité du pack, encore bien dense et constitué de grosses plaques
qui ralentissent sérieusement le bateau à une vingtaine de kilomètres de
DDU.
C'est finalement peu après dîner que le bateau a enfin été en vue,
derrière un rideau de bergs dans la continuité du glacier de l'Astrolabe.
Ce simple fait a créé une réelle effervescence sur la base, fort
compréhensible quand on pense que certains n'ont pas vu le bateau depuis
février 2009. Vers 22h, Floriane et Baptiste ont été débarqués par hélico
et ont pu profiter d'un survol du large du glacier au Soleil couchant.
Leur arrivée, saluée par quasiment toute les personnes présentes sur la
base, m'a rappelé la mienne : une sorte de choc où tout est nouveau, où
beaucoup de choses se bousculent dans nos têtes. Le temps de les
accueillir comme il se doit, une majorité d'entre nous nous sommes
positionnés de sorte à profiter de l'arrivée du bateau, mitraillée,
filmée et largement commentée. Arrivée majestueuse dans le Soleil
couchant et sous la Lune glissant le long du glacier.
La base va donc retrouver pour quelques jours son aspect de fourmilière
que je lui ai connu lors de mon arrivée. Je vais d'autant plus ressentir
cette animation nouvelle que je suis de petite Marie demain. Mais que
l'on ne s'y trompe pas : je vois l'arrivée de nouvelles personnes de
manière vraiment positive. Je considère en effet que nous aurons
largement le temps de profiter de notre "huis clos" dans l'immensité
perdue. De la même manière, je n'ai vraiment aucune hâte de voir la
douzaine de nos amis hivernants de la 59 partir par R2, mon Dieu, dans 2
semaines déjà ! Je me retrouve dans une position assez originale pour moi
d'être patient parmi les impatients...