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Jbis adeliae (TA 60)
18 février 2010

Stairway to heaven

jeudi 18 février 2010, 22h30.

 "Bon sang, mais qu'est-ce que je suis heureux !". Il est 14h10, je suis dans le "flex", véhicule tout terrain, en direction de la piste d'aviation située à plusieurs kilomètres à l'intérieur du continent. Ça y est, je vois enfin les immensités blanches et glacées de près : j'y suis. Le Soleil resplendit sur la glace, sur la mer à des dizaines de mètres en contrebas, sur mon visage barré d'un sourire enfantin.


C'est fou ce que l'air si pur de l'Antarctique peut griser. Journée une nouvelle fois complètement exceptionnelle, hors norme. Ce matin, réveillé de bonne heure, je suis allé -- une fois n'est pas coutume -- faire une bonne balade entre 10 et 12. Bien m'en a pris : quasiment pas de vent, une belle luminosité et une température raisonnable, autour de -5°C. A 13h30, j'ai pris en compagnie de quatre de mes camarades, dont Jean-Paul, l'hélicoptère en direction de Cap Prudhomme. Survol -- certes très rapide -- mais absolument magique de l'archipel, avec une vue renversante sur le glacier. Quelques instants privilégiés où l'on se rend bien compte de la chance exceptionnelle que nous avons d'être ici, de participer à une grande entreprise collective dans un lieu exigeant mais si inspirant... De Cap Prudhomme, une piste mène à "l'aérodrome". La raison de notre venue est le démontage pour l'hiver de la station météo. Après avoir pelleté et cassé une épaisse gangue de glace à la pioche, nous avons extrait le pied du pylône pour tout rentrer dans un shelter ainsi que rapatrier les capteurs pour les tester en vue de leur réinstallation en début de campagne l'année prochaine. La vue depuis ce lieu vraiment perdu est tout simplement addictive. Le regard porte à une distance incroyable en direction de l'océan, parsemé d'icebergs, comme le montre la photo jointe, et sur toute l'autre moitié de l'horizon, le vide immense du continent s'étire en pente douce, jusqu'à l'infini.


Les jours se suivent mais ne se ressemblent jamais. Toujours cependant cette même sensation de plénitude, de joie profonde dans tout ce que je fais ici et dans la contemplation des paysages qui m'entourent. Que ça continue !


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