Snow storm

vendredi 5 mars 2010, 20h30.

  Après trois jours de franc Soleil, l'hiver est de nouveau venu montrer le bout de son nez. Nous nous sommes réveillés ce matin sous une bonne petite couche de neige, modelée par les 110 km/h de vent. Certaines congères dépassent un mètre de haut. La neige étant très légère, il est parfois tout simplement impossible de les franchir à pied -- il faut donc se résoudre à changer quelque peu nos habitudes. Avec ce mauvais temps, la lumière est restée bien terne, basse toute la journée. Il semble que ce soit un paramètre réellement important pour nous tous : la modification de la luminosité est en effet très rapide et est largement ressentie par chacun quotidiennement, de manière plus ou moins positive.

Cinq jours que nous avons débuté l'hivernage. La transition a été si douce que je ne réalise pas du tout l'état si particulier et complètement exceptionnel -- qui est le fait d'une extrême minorité d'êtres humains -- dans lequel nous sommes. Le fait est que depuis R3, nous avions largement pris nos marques et nous étions bien habitués au calme. Depuis presque un mois, je me suis doucement glissé dans la peau d'un hivernant. Je pense que cette transition tranquille est nécessaire pour ne pas trop se faire bousculer d'un point de vue émotionnel. Réellement difficile de prendre conscience du fait que le bateau ne reviendra effectivement pas. Je me dis que c'est lorsque la banquise sera bien formée que les choses prendront une réalité plus criante, l'isolement plus évident, palpable.

La photo du soir a été prise à l'occasion de l'anniversaire de mon camarade Didier avant-hier. Nous avions pour l'occasion tous revêtu des bretelles, qui est l'une de ses caractéristiques les plus marquantes. La photo est un peu sombre, le Soleil déclinant rapidement. Il s'agit néanmoins de notre première photo de groupe depuis Plouzané !

Je conclurai ce billet en ayant une pensée pour les métropolitains qui ont été touchés par Xinthia -- en particulier pour la région de la Faute et de l'Aiguillon qui m'est chère, et où j'avais en particulier fait un passage il y a un peu plus d'un an pour suivre la migration des oiseaux.

Comments

[Chantal]

Coucou JB !
Cela m’a énormément touchée que tu aies une petite pensée pour La-Faute-sur-Mer. Chez nous, nous sommes particulièrement bouleversés par ce qui est arrivé. Tous les ans, nous partions trois semaines là-bas, l’été, pour nous ressourcer. Quelle désolation !
Je t’embrasse bien fort.
Ta tante Chantal